Je me sens déchirée. J’y pense constamment. Pourquoi dois-je passer de précieuses heures ici à un travail que je n’aime pas, qui ne m’apporte que de l’argent, au lieu de passer ces journées avec mes filles ?
Je me suis trompée, lourdement trompée. J’ai cru que je n’étais pas faite pour la vie de femme à la maison. J’ai cru que j’avais besoin de sortir, de faire « autre chose », n’importe quoi, mais pas rester à la maison à faire b-a ba !
C’était une erreur. Dès le début je m’en suis doutée, dès que j’ai dû commencer mes recherches pour trouver une gardienne pour Erika, pauvre bébé qui n’avait que 6 mois tout juste ! Je l’ai senti, je sentais au plus profond de mes trippes que c’était une absurdité.
Enceinte pour la première fois, je désirais reprendre le travail à temps partiel après mon congé de maternité, pour avoir le meilleur des deux mondes : du temps avec ma fille, et un revenu, des contacts avec des adultes. La vie en a voulu autrement (les emplois à temps partiels offrent des salaires beaucoup plus bas de l’heure que les emplois à temps complets) et les pressions familiales ont eu raison de moi (tu ne t’en sortiras jamais avec un salaire coupé de moitié ! Penses à ta maison que tu dois payer, tes soupers au resto que tu aimes, penses aux vêtements que tu dois acheter pour ta fille ! De plus, on a besoin de toi au travail.). Dans mon innocence, j’ai suivi le courant. Tout le monde fait ainsi, c’est donc normal, même si ça te déchire le coeur.
Pourtant je ne suis pas une personne qui a tendance à suivre le courant, je suis plutôt à contre courant. Mais pas à 25 ans tout frais, pas si peu de temps après le plus grand bouleversement de ma vie. Pas de guide pour moi, je m’en suis improvisé un : Monsieur et Madame Tout le Monde. Très mauvais guide.
Peu à peu j’ai appris à compter sur moi, mes lectures, de nouveaux contacts, et même sur les femmes qui fréquentent DLVDM pour m’informer.
Malgré tout, après mon congé de maternité de Sarah-Maude, même si j’avais une envie folle de rester à la maison avec elle, j’étais encore convaincu que ce n’était pas ma place. Erika avait besoin d’être stimulée, d’interagir avec d’autres enfants, Sarah-Maude avec besoin de quelqu’un qui saurait lui montrer les choses, lui apprendre à faire des tours de blocs et des casse-tête. Ce dont je n’avais ni la patience ni le goût à l’époque.
Aujourd’hui il est bien tard pour le réaliser. Mes enfants ont besoin de leur mère. D’être avec elle, simplement. Qu’importe si je ne m’assoie pas avec eux pour leur apprendre à découper. Je peux faire ce que j’aime avec elles, comme lire, regarder des films, chanter ! Raconter des histoires inventées ! Pourquoi est-ce que je me suis supposée moins compétente qu’une éducatrice en garderie, simplement parce que n’éprouvais aucune envie de montrer à mes enfants à bricoler ?
En l’écrivant comme ça je réalise que j’ai eu peur d’être incompétente comme mère. Je n’ai jamais eu pleinement confiance en moi en tant que mère… et à cause de ça j’ai fait les mauvais choix. J’ai cru qu’une éducatrice ou une autre mère saurait montrer à mes enfants ce que je ne me croyais pas capable de leur montrer.
Je songe sérieusement à me rattraper. J’ai vraiment le goût d’être avec elles, le plus souvent possible. De les regarder dans les yeux et de rire avec elles ! D’imaginer des choses folles. De vivre avec elle, manger tous mes repas avec elles.
Maintenant s’agit de trouver comment réduire nos dépenses au point de pouvoir se passer d’un salaire… ou alors s’agit de trouver comment rendre Coccinelle Maternité plus payant ? Un peu des deux j’imagine. Un peu des deux.
Allez, botte-toi le derrière, tu as des buts maintenant, tu vas y arriver. Le plus tôt sera le mieux.
À plus, Sorcha xx
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